21 février 2024 – Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian

21 février 2024 – Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian

« Avoir vaincu ne suffit plus ! »

La cérémonie de Panthéonisation de Missak Manouchian aux côtés de son épouse Mélinée et de tous ses compagnons de combats résonne dans la mémoire de l’histoire de l’humanité. Les images télévisuelles et les commentaires se succèdent pèle-mêle dans l’actualité politique de l’événement. L’hypocrisie et le révisionnisme se mélangent avec la vérité historique et le fond politique de cette page dramatique de notre histoire, il y a 80 ans seulement. Le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, le nazisme envahissent nos consciences et soulèvent en nous l’horreur et un profond dégout.

Dans le même temps, ceux qui se prévalent défenseurs des droits humains, président cette cérémonie tout en étant paradoxalement à l’initiative de lois de rejet de l’étranger en s’inspirant des désirs de l’extrême droite en France et dans le monde. Face aux travailleurs du service publique du rail le premier ministre de notre pays reprend avec aplomb les valeurs nauséabondes de la France collaborationniste - « la grève est un droit mais le travail est un devoir » - et glorifie l’autocratie plutôt que la démocratie ! Comble de la provocation, les leaders politique de l’extrême droite française défient les familles des martyrs et toutes celles et ceux qui ont contribués à vaincre le nazisme en annonçant avec arrogance leur présence lors de ce moment de mémoire. Comme si les bourreaux et fossoyeurs des valeurs internationales et humaines se portaient au chevet de la liberté pour tenter de se racheter en rendant un hommage, de façade, à celle qu’ils ont tenté d’assassiner !

Dans sa lettre à Meliné son épouse, un bref moment avant d’être conduit devant le peloton d’exécution, Missak écrivait : « Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain». Qu’elles furent brèves cette douceur et cette liberté, cette revanche sur la haine et l’opposition des peuples ! 80 ans plus tard, 80 ans à peine, les idées d’extrêmes droites ont envahis l’Europe… à nouveaux… Les guerres menacent et s’amplifient partout dans le monde, jusqu’aux porte d’une Europe unie dans la course à la compétitivité plutôt que la fraternité et la liberté des peuples !

Aragon, écrivait dans son poème épilogue repris en chanson par Jean Ferrat : « Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur, de sang, de lassitude. Vous n'aurez rien appris de nos illusions, rien de nos faux pas compris. Nous ne vous aurons à rien servi, vous devrez à votre tour payer le prix […] Songez à ceux qui mirent leurs doigts vivants, leurs mains de chair dans l’engrenage, pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage. Est-ce qu’on peut avoir le droit au désespoir, le droit de s’arrêter un moment ? ». Le sacrifice de Missak et de ses camarades de luttes, « étrangers et nos frères pourtant », tout comme le sacrifice de tous les résistants, Français de naissance, d’adoption ou de cœur ne doit pas être réduit seulement à un souvenir dans nos livres d’histoire. Le sacrifice de tous ces Héros et Martyrs doit être une lumière dans la nuit et le brouillard que nous programme l’extrême droite et les serviteurs du capital !

Ce soir du 21 février, devant notre téléviseur, émus par les circonstances du souvenirs, émus par « ces 20 et 3 qui donnaient leur cœur avant le temps », de « ces 20 et 3 qui criaient la France en s’abattant », de ces 20 et 3 et tant d’autres, anonymes pour la plupart, mais tous sacrifiés pour notre liberté, nous ne pouvons pas nous empêcher de crier :

• Levons-nous citoyennes et citoyens du peuple, défenseurs des droits et des valeurs humaines ! Levons-nous ensemble dans l’élan d’une humanité progressiste et fraternelle contre les aspirants de la tyrannie !

• Aux grands hommes et femmes, la patrie reconnaissante » !

La section PCF de Brive.